Darth Feshié

Ahlala, le retour dans la cocon familial pendant les vacances.

Le plaisir est dans les détails.

Par exemple je me rappelle d’un temps où je rageais contre Yukiko pour qu’elle mette les assiettes sales sous l’eau. “Ça me facilite la vie quand je les lave” que je répétais. Elle ne le faisait ja-mais. Mais vraiment jamais. Rien à foutre.

Parce que j’étais en charge de la vaisselle. Et du ménage. Et de la lessive. Et des repas de la semaine. Et des poubelles. Et des comptes. Je chômais pas hein. Mais Yukiko et son travail, c’est toute une histoire d’amour, c’est très important pour elle.

C’est genre sa première priorité. Juste devant les enfants. En 3e position doit y avoir le chat. Moi je devais être autour de la 14e position, juste derrière “changer de chaussettes une fois par jour”.

Bref, quelle surprise à mon retour cette fois-ci de voir toutes les assiettes sales sous l’eau en attendant d’être lavées… tiens tiens tiens (lol).

Alors évidemment quand j’ai fini le repas (qu’elle a préparé), je pose mon assiette sur le plan de travail sans la mettre sous l’eau. Ouh c’est petit… on fait ce qu’on peut en attendant la bonne opportunité, hein!

Yukiko sera la première à dire que le faire consciemment alors qu’elle le faisait de manière inconsciente est pire. Je pense exactement le contraire. Faire CHIER le peuple sans même s’en rendre compte, c’est le MAL ABSOLU. Elle a des leçons à me donner dans l’art du côté obscur.

Hey mais c’est pas tout noir ce que je fais. J’ai débouché une toilette qui était bouchée depuis 2 semaines. J’ai nettoyé le drain de la machine à laver, bouché lui aussi. (le réparateur lui avait dit que la machine était morte, quel gros con…). On va me surnommer “Débouchator”.

J’ai fait des trucs plus trash que les assiettes aussi. Visite chez les beaux-parents du nouvel an? Refusée. J’aime beaucoup mes beaux-parents, ils sont tout sauf la cause de mon refus. Non, le frère de Yukiko devait y être aussi et “j’ai pas envie de voir la gueule de ton frère et celle de sa grognasse” fut mon excuse. Sisi, Yukiko a un frère, vous savez il était au mariage… ah non c’est vrai il y était pas, car on avait fait une faute au prénom de sa femme sur l’invitation. Ce fut le début d’une longue série de critiques à notre égard. Moi je suis un étranger qui ferait mieux de retourner dans son pays (verbatim), et Yukiko est une mauvaise Japonaise (verbatim). J’ai pas assez de doigts pour compter les crasses qu’il nous ont fait tout en restant droit dans leurs bottes et sûrs de la légitimité/pertinence de leurs actes. Donc là j’ai pas pris de gants et ce fut, je le répète, “j’ai pas envie de voir sa gueule et celle de sa grognasse”. C’est bon, on ne donne plus de temps aux connards, je l’emploie bien mieux ailleurs.

A ce jour les 2/3 de mon séjour ici est passé… Je rentre à Hiroshima dans 2 jours. D’un côté je suis content de retrouver mon train-train, de l’autre me séparer des enfants encore…gloups… C’est pas drôle.

Darth R

Mon petit padawan a bien travaillé, et a mérité son nom de Darth Ryu. L’autre soir, il est tombé sur Obiwan et Leïa. Il a commencé par latter cette pédale d’Obiwan, mais ce fourbe lui a tiré son sabre laser. Qu’importe, il lui a mis sa  raclée avec son propre sabre, et preuve que la force était avec lui, il n’a même pas eu besoin de regarder son adversaire durant le combat.

Puis, après que Darth Ryu ait récupéré son sabre, cette trainée de Leïa s’est incrustée dans la bataille. On rêve, la représentante du MLF a fait sa star (wars).

Les sabres laser ont bien plû à Ryu, et c’est un euphémisme. A 15000 JPY pièce, ça pourrait faire un bon cadeau d’anniversaire, vous croyez?

Samedi dernier, on a reçu les camarades de classe de MBA de Yukiko à la maison. L’un d’eux a amené les sabres. Les étudiants en MBA sont de grands enfants, mais c’est certain, ce n’était pas des cons; bonne discussion, bon humour, bonne éducation… on a passé un bon moment. J’ai quand même beaucoup de chance d’avoir l’occasion de rencontrer des gens biens avec une bonne caboche au travail et dans le privé.

Autre chose, Ryu a clairement oublié le temps où il avait peur des gens qu’il ne connaissait pas (ça fait quelques mois en fait); maintenant, tout le monde est son pote, surtout si on s’amuse avec lui. Ce samedi, il a réussi à attirer un étudiant dans la salle de jeu des enfants et à le monopoliser pendant 15 minutes, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive qu’il n’était plus avec nous et qu’on aille libérer le pauvre étudiant qui n’avait pas osé dire à Ryu de le lâcher. Ryu adore les fêtes et les réunions, et ça fait plaisir à le voir en grande forme dans ces moments-là.

Nouvel appareil

Nouvel appareil photo de mauvaise qualité à la maison. Il est de mauvaise qualité, mais il ne fait pas que des photos. Bon, j’en reparlerai (je garantis pas quand par contre). En tout cas, on a une photo de famille maintenant! C’est rare!

C’est à peu près la seule photo où Ryu est sérieux dessus, et j’adore la tête qu’il nous fait. En plus, son frère le fixe des yeux.

Et voici une photo un peu plus typique:

Voyage en France (suite et fin)

(les photos ne sont pas du voyage en France [sauf celle de la cathédrale]…après 3 mois, ça aurait fait bizarre sinon)

Peu de choses à dire pour la fin du voyage en France de juin dernier, mais pas les moins importantes.

La fin du voyage fut tranquille, comme le début. Yukiko voulait absolument retourner dans la boutique Max Mara de la rue Crébillon, où elle fait des affaires à chacun de nos voyages à Nantes. Mais voilà que le dit magasin fermait quelques semaines plus tard et bradait à tour de bras. Yukiko a trouvé une paire de bottes bradée à 80%. Elle essaie la paire de couleur noire, puis celle de couleur marron. Les deux à la bonne taille, les deux seules paires qui restent dans le magasin. Elle dit “je les prends”, et la vendeuse “la paire noire ou la marron?”. Ahahah. “Ben les deux” répond Yukiko, tandis que ma visa manque de fondre dans mon portefeuille en entendant ça.

La promenade dans Nantes fut globalement bonne. Rues désertes, magasins vides, mais terrasses pleines. On a trouvé un magasin de jouets très chouette, avec des voitures pour enfants que Ryu a adoré. Pas super chères, mais impossible à mettre dans une valise. Beaucoup de gens furent très gentils avec Ryu, en particulier quand celui-ci s’intéressait à leur chien.

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Ryu adore l'eau (sauf quand on lui fait un shampooing)

Cela faisait quelque temps que Yukiko me disait qu’elle était “en retard”, et depuis notre arrivée en France Yukiko avait pas mal de nausées. On a mis quelques jours à se dire “Et si?”. Un tour à la parapharma, et hop! Deux lignes verticales scellent notre destin pour les années à venir. Rares sont ceux qui apprennent qu’ils attendent un enfant durant leurs vacances à l’étranger. On entend souvent des femmes dire “je suis tombé enceinte pendant ma lune de miel” ou “pendant notre week-end à xxx” (je me demande comment elles font pour savoir avec une telle précision), mais jamais “j’ai appris que j’étais enceinte pendant nos vacances en France”.

On devait prendre le train de Nantes pour aller à Roissy et sauter dans l’avion pour le Japon, mais avec un départ à 6h du matin et un Ryu prêt à être en forme dans l’avion, on s’est dit qu’il vaudrait mieux y aller un jour avant. Mes parents nous ont proposé de nous accompagner en voiture, et c’est ce qu’on a fait.

chartres
En blanc: les parties rénovées. En noir: le reste.

Un tour par Chartres pour voir la cathédrale que mon beau-père souhaiterait absolument voir; on l’a vue pour lui. Et ça nous a mis en retard pour l’arrivée à Paris. Résultat, on est arrivé en pleine heure de pointe, un vendredi soir. Oops.

J’ai conduit sur le périphérique, et ce fut du sport. Regarder les portes défiler en priant qu’on ne rate pas la bonne, éviter les bagnoles en panne en plein milieu du périf’, les queues de poisson, les appels de phares, les coups de klaxon, tout ça fut terriblement… amusant au final. Ça ne s’est pas mal passé, j’attendais quelque chose de bien plus violent; la lucarne offerte par les journaux en ligne français ont biaisé ma vue, c’est certain.

L’aéroport de Roissy est toujours aussi froid, sale, bruyant, plein de courants d’air. C’est toujours le bordel lors du passage des détecteurs (comme dans tous les aéroports?). Les gars de la sécurité m’ont toujours pris la tête à ce passage à Paris, mais là, non. Grosse surprise. Le gars en charge de mon couloir m’a fait ouvrir les bagages car j’y avais un bocal de nutella, interdit en cabine (je ne le savais pas, mais ce ne sont pas que les liquides qui sont interdits; les pâtes en tous genre comme le dentifrice ou le nutella aussi). Le gars était bien embêté car la règle disait qu’il devait me le confisquer, mais lui n’avait pas envie de me priver de nutella. Il a hésité, demandé leur avis à deux de ses collègues (l’une très sympa dit “mais rends-lui donc”, l’autre gros con dit “la règle est la règle, on transige pas!”), m’a parlé un peu, m’a bien regardé, etc, et me l’a rendu. Allez, le gars m’a profilé, il y a des pays dont c’est la technique pour scruter les passagers et repérer les terroristes. Il s’est dit qu’il n’y avait pas de risques avec moi. Merci à lui, et en plus il a gardé le sourire d’un bout à l’autre sans me faire de morale à la con.

Ryu dans l’avion avait la pêche, comme prévu. Pendant que tout le monde essayait de se calquer sur le rythme japonais et de dormir, Ryu vivait au rythme français (journée), et n’a pas du tout dormi. Ryu a découvert les merveilles du cri strident, une première. Il a aussi fait les couloirs de l’avion dans leurs longueurs, de tout au fond, jusqu’au tout devant la classe économique (heureusement, il n’a jamais osé franchir le rideau séparant les classes affaires et éco). Ça fait de sacrés longueurs, mine de rien. Il allait tout au fond, disait coucou aux hôtesses, puis repartait devant aussitôt, en prenant appui sur les genoux des gens assis “côté couloir” ou sur leur repose-bras, parfois en se prenant un repose bras dans l’épaule, perdant l’équilibre et s’écroûlant par terre, à cause d’un mouvement brusque de l’avion. Mais il se remettait debout sans rien dire et repartait de plus belle. Il y avait une autre famille franco-japonaise dans l’avion, avec deux petites filles de 4 et 6 ans, qui ont été aussi très gentilles avec Ryu. On n’a eu aucune plainte des 4 personnes âgées dans le rang à côté de nous, alors qu’elles essayaient de dormir et que Ryu poussait ses cris stridents. Après leur réveil, elles lui ont même fait des coucous plein sourire, sympa non? Ryu les a totalement ignoré bien sûr (dans le genre “qu’est-ce qu’ils me veulent eux?”), j’étais navré pour eux.

Dans l’ensemble, un voyage formidable, où on a rencontré une quantité de gens sympas dans des proportions que je n’avais jamais vues. On a bien mangé, on est pas mal sortis, on a vu la mer, des animaux, on a profité du soleil et du jardin de mes parents. Excellent voyage!

Ryu prêt à enfourcher son vélo
Ryu prêt à enfourcher son vélo

Voyage en France (suite)

L’un des grands moments attendus de ce voyage (surtout par Yukiko) était la plage. Yukiko et moi en avions ras-le-bol de Pornic, et La Baule était trop loin à notre goût. Et puis on n’avait pas envie de luxe et d’un beau front de mer, mais juste de sable et de mer. Alors on est allés à St Brévin.

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Ce parasol est aussi vieux que moi

Si Ryu n’a pas aimé le contact des pieds avec le sable au début (comme avec l’herbe), il s’y est très vite habitué (pas comme avec l’herbe). Il a pu rester un peu sur les serviettes (aussi vieilles que moi elles aussi), mais dans l’ensemble, il a passé son temps à courir partout, rentrer ses pieds dans l’eau, sauter, etc. Sans trop jamais s’éloigner de sa mère, comme durant tout le séjour. Et sans rentrer dans l’eau (Yukiko non plus), car bien trop froide. Il y avait bien des gens qui se baignaient, mais il y a toujours des gens qui se baignent, où que ce soit.

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On a pu lui faire mettre son maillot de bain avec une grosse gueule de requin derrière. Hilarant, mais mignon comme tout.

Pendant que Yukiko et Ryu faisaient les fous dans la mer, moi et mon père nous acharnions à construire un château. Franchement, il avait de la gueule. J’ai pensé à appeler le Guiness Book des records, mais la mer montait alors on n’avait pas le temps. C’est bien l’unique raison qui m’a fait ne pas appeler. J’insiste, c’était l’unique raison.

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Ryu fut très impressionné d’ailleurs. Il a hésité à le détruire.

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Mais finalement il n’a pas osé. Oh il a bien détruit un mur avec son genou pour prendre appui, mais c’est tout. Il faut dire que les douves du château l’ont bien empêché de s’en approcher. Mais, admiratif de notre chef-d’œuvre, il l’a laissé intact.

Résultat de la journée: aucun coup de soleil (ou léger car je m’en rappelle plus). Une Yukiko et un Ryu ravis.

(à suivre, j’espère…)

Voyage en France (suite)

On n’a bien sûr pas oublié d’aller faire le parc safari pas loin de chez mes parents, vu que Ryu adore les animaux. Bon, les gros animaux vus par la fenêtre, ça l’a moins passionné que les petits qu’il pouvait voir de près, mais il regardait bien quand même.

safari

Il ne touche pas, mais il approche la main. On a failli faire un autre parc avec des animaux, mais le manque de jours disponibles (ça passe vite 6 jours) nous en a empêché. On allait pas renoncer à notre farniente du premier jour non plus.

Et puis Yukiko voulait aller à Carnac voir ses alignements [Wikipedia.fr]. Et ben les gros cailloux dans un grand pré (4000 pierres, principalement des menhirs, sur 4 kilomètres), ça l’a pas retourné. C’est surtout de devoir rester planté devant le guide qui l’a rapidement gonflé, car une fois libre de courir à sa guise dans ce même pré, ça allait bien. La visite était rapide (30-45 minutes), et le contenu du récit du guide avait trop d’informations, avec des parenthèses et des détours pour expliquer des tas de trucs. On croirait pas comme ça toute la science archéologique qui existe derrière. Le guide n’avait pas assez de 45 minutes, il faudrait des mois de cours pour bien comprendre tout ce qui touche à ces alignements de Carnac…mais on peut considérer qu’on a eu un début de bases d’explications. On a bien compris que ce n’était pas les extra-terrestres qui avaient posé toutes ces pierres pour nous tourner en bourrique, mais bien des hommes, il y a 6000 ans, qui devaient s’ennuyer ferme pour passer des siècles à monter des cailloux en ligne. Ils en voulaient, ça c’est sûr, et ils voulaient laisser leur grosse marque dans l’histoire.

carnac

300 kilomètres aller-retour n’ont pas eu raison de Ryu qui pétait la forme, dans la voiture à dévorer des pains au chocolat et du pain de mie, et dehors à l’arrivée.

devant

A l’arrivée, c’était apéro, d’ailleurs c’était apéro tous les soirs. Ryu en a profiter pour boire de nouveaux élixirs, comme du Ricqlès (introuvable au Japon), de l’Orangina (trouvable si on cherche), et du Pepsi (introuvable au Japon par ailleurs, bien que des versions “spéciales” soient disponibles partout, comme le pepsi max, ou celle au citron [dont je ne me rappelle plus le nom]). Quoique, “boire” n’est pas le mot exact… il voulait certes boire, mais on ne mettait que quelques gouttes dans la bouche, sur la langue, et aussitôt il se la frottait frénétiquement (le gaz ou l’acidité sans doute), réfléchissait… puis en redemandait. Mais bon, c’est fini tout ça, on est de retour à l’eau, et il ne demande rien d’autre de toute façon.

(à suivre, j’espère…)