Pirates de musique

On parle beaucoup des labels (“maisons de disques” en français?) qui traquent inlassablement ceux qu’ils appellent “les pirates”, les gens qui téléchargent illégalement la musique (et la bonne répartie de la part du public étant de demander “mais qui sont les vrais pirates?”). On parle pas mal aussi, mais moins, de la SACEM, organisme chargé de la collecte des droits d’auteur perçus lors des diffusions en public des œuvres de ses adhérents (qui sont en gros la totalité des artistes). La SACEM a eu quelques coups d’éclat, comme l’affaire “Adieu monsieur le professeur“. Outre-Atlantique et outre-Manche, il y a semble-t’il eu des affaires bien plus retentissantes (et moi je tombe des nues en apprenant ces affaires avec des années de retard).

On a eu l’ASCAP (l’équivalent de la SACEM pour les US) qui a intenté en 1996 des procès aux scouts car ceux-ci chantaient autour de feux de camp des chansons répertoriées dans le catalogue de l’ASCAP. L’ASCAP a finalement abandonné, dû apparemment à la trop mauvaise publicité publique.

On a le PRS (l’équivalent de la SACEM pour le Royaume-Uni) qui a exigé le paiement de droit d’auteur à des mécano auto, qui écoutant la radio trop fort en faisait bénéficier leurs clients; il s’agissait d’une représentation publique selon le PRS. Le PRS a renouvelé le coup pour une association caritative qui faisait chanter des chansons de Noël à des enfants dans la rue.

Le même PRS a envoyé une facture a une femme propriétaire d’une écurie (12 chevaux), car elle laissait la radio allumée pour ses chevaux. Le PRS a considéré que du fait de la présence d’employés, même sans clients, cela tenait de la représentation publique.

Et puis l’ASCAP est revenue à la charge. Cette fois, celle-ci estime que les sonneries de téléphones portables qui sont des reproductions de chansons qui sont sur son catalogue (i.e. tous les tubes du moment propres à être transformés en sonnerie de téléphone portable), représentent des performances publiques des dites chansons, à chaque fois que le téléphone sonne. C’est donc en toute logique (!) que l’ASCAP a attaqué les diverses compagnies de téléphones portables qui mettent la technologie nécessaire à la reproduction des tubes à disposition de leurs clients.

La SACEM a encore du chemin a faire avant d’atteindre une telle bêtise, y viendra-t’elle un jour? En attendant, je ne vous raconte pas comme les industries de la musique sont en train de se faire haïr par monsieur-tout-le-monde.