Visite de crèche


Made in IKEA

Hier, j’ai pris un jour de congé pour que nous allions avec Yukiko visiter une crèche à Ōkurayama (à deux stations de chez nous). Étant donné qu’il y a une crèche à deux pas de chez nous, le seul véritable intérêt que nous voyions à cette crêche était ses heures de fermeture: de 7h à 21h. La crèche à côté de chez nous ferme à 19h le soir. Et rentrer avant 19h pour moi ou Yukiko, c’est chaud (pour Yukiko, c’est même carrément impossible).

En arrivant à la crèche (avec 10 minutes de retard, ça promet des parents indignes), la directrice de la crêche nous a accueillis. On a commencé directement par la visite de leurs cuisines (sans doute parce qu’elles se trouvaient juste à côté de nous après être entrés dans la crèche). Elle explique comment sont faits les menus, et nous précise qu’ils adaptent le menu pour toutes les possibles allergies et interdits religieux des enfants, en nous donnant l’exemple du porc pour les enfants musulmans. Je n’ai jamais été un fan de l’adaptabilité des établissements publics aux religions diverses, mais qu’est-ce que j’en ai à faire après tout…Tant mieux pour ceux que ça arrange.

C’est là que la directrice demande à Yukiko si je comprend le japonais (au lieu de me demander directement, comme d’habitude!). Yukiko répond que oui, que je suis au Japon depuis 9 ans (même si en fait ça ne signifie rien de particulier, puisque de nombreux étrangers sont au Japon depuis des années et ne parlent pas japonais).


Un “happy time” bien calme

Et la directrice enchaine en remarquant que je n’ai “pas la tête d’un américain”, et elle me demande si je ne serais pas anglais par hasard. Trop fort…eh non! Les gens savent bien que je suis européen en voyant ma tête, mais après ils ont du mal à reconnaître ma nationalité (alors que tous les européens que je rencontre comprennent de suite que je suis français). Bref, je réponds que non, que je suis français, et alors là elle me dit “ah! alors vous êtes catholique?” 😯 Je réponds catégoriquement que “non”, et elle nous dit “Ah bon. Moi je suis catholique.” Et elle a rajouté le détail qui tue: “J’ai même été à Lourdes l’année dernière”. Ah… Les quelques catholiques japonais que j’ai rencontrés par le passé étaient de beaux fanatiques, je me suis demandé une minute dans quoi on s’était embarqués. J’ai remarqué par la suite que le nom de la crèche avait le caratère “聖” dans son nom, qu’il y avait des crucifix dans toutes les pièces, et que le nom de la NPO s’occupant de cette crèche s’appelait “Noel”. Bon alors la crèche est résolument tournée vers le catholicisme, tout en acceptant évidemment les enfants d’autres religions. Mais finalement, la directrice ne nous a pas bassiné avec des histoires de religions, et, à part les crucifix, je n’ai rien vu d’ostensiblement agressif; le sujet a été clos de suite, donc je ne m’en fais pas de ce côté-là. (Moi avoir reçu éducation laïque!)


Dans toute sa longueur…

Le restant de la visite s’est bien passée (c’est pas non plus que ça se soit mal passé avec l’histoire sur la religion, ça m’a juste fait sursauter). Il y a un endroit où entreposer les poussettes (la crèche de Myorenji n’autorise pas à y laisser les poussettes). Trois étages avec de vastes pièces (pièces minuscules à Myorenji). Une usine à gamins (environ une centaine…il y en avait trois fois moins à Myorenji). L’environnement est moyen; bien qu’il y ait des hatake (champs) à côté de l’immeuble de la crèche, il y a une grosse route qui passe devant. En comparaison, la crèche de Myorenji, à côté d’un parc au milieu d’un quartier résidentiel, était bien plus calme, dans un environnement bien plus vert. La crèche était bien lumineuse (celle de Myorenji étant assez sombre). Bah…bah..bah…il n’y a pas d’avantages ou d’inconvénients bien distincts entre ces deux crèches. Mais finalement ce qui va compter, ce sont ces deux points: 1/ la crèche de Myorenji est à 5 minutes à pied de chez nous alors que celle de Ōkurayama est à deux stations et 2/ La crèche de Myorenji ferme à 19h, alors que celle de Ōkurayama ferme à 21h.

Bon et puis il y a aussi un autre point. La crèche de Myorenji est publique, celle de Ōkurayama est privée (on l’aura compris avec leur plan religion). Les deux font le même prix, car on dirait bien qu’au Japon les prix et prestations offertes (sur le papier du moins) sont les mêmes. Par contre, la directrice de la crèche privée tient sa crèche (elle est proprio) parce qu’elle aime ça. Elle est motivée, et elle a l’air d’aimer tout ce qui est grandes écoles, grosses carrières, élites et gros salaires (elle a même demandé à Yukiko de quelle université elle était diplômée). Et elle a l’air de vouloir bien éduquer les enfants. Alors que la crèche de Myorenji, c’est plus une garderie passive (Mais est-ce bien raisonnable d’en demander beaucoup plus à une crèche?…).

On en est là. On va se décider d’ici 2-3 semaines.