The Punisher: Welcome back, Frank / In the beginning

Toutes les séries du Punisher avaient disparu au milieu des années 90, et Ennis tenta en 2000 de faire renaître la popularité du Punisher avec cette mini-série (réunie ici dans un TPB qui nous donne l’impression de lire un one-shot).

La tentative de Ennis fut un succès, et une autre série, toujours en cours, toujours faite par Ennis vit le jour après (voir ci-dessous).

J’ai découvert cette BD cette année, soit 8 ans de retard…whoops. Et j’ai pas mal apprécié! Alors tout d’abord, ça dépareille de ce qu’on connait de chez Marvel; les morts en pagaille, la violence qui, semble-t’il (en fait, je me trompais, voir ci-dessous), n’a pas de limite. Et ma foi, le scénario est bien tenu. Bon, ce n’est pas quelque chose qu’on n’a jamais vu au cinéma ou dans des livres, mais de 1/ c’est rare dans les comics, et de 2/ c’est bien ficelé. C’est pas forcément quelque chose de facile à trouver dans les comics.

Le truc qui cloche, ou plutôt LES trucs qui clochent…sont premièrement les dessins; ils sont moches, trop simplistes, exagérés sans être stylés, dignes d’une BD pour enfants (Dessins: Steve Dillon). Les couleurs sont trop vives, pas adaptée à une BD sombre comme devait être cette BD. Vous me direz, les dessins, ce n’est pas ce qui est le plus important dans une BD (paradoxalement), mais dans ce cas-ci, ils sont sacrément mal adaptés à l’histoire. Et puis on n’y peut rien, j’ai mes goûts aussi (hey, ça m’a pas empêché de lui mettre une bonne note!).

L’autre truc qui cloche, c’est l’humour. Om-ni-pré-sent. Il dédramatise tout ce qui aurait pu être une bonne BD sérieuse qui décoiffe par un scénario bien pensé. Mais là, on se marre toutes les deux pages…ici aussi, ça m’a paru un brin exagéré.

Bon mais, sincèrement, cette BD change de qu’on a connu précédemment, pour le meilleur. C’est un beau pavé de 272 pages, ça prend un peu de temps pour le lire, mais ça n’est pas très compliqué et on s’amuse bien. J’ai un peu hésité sur un 3 étoiles, mais au moins ça dépareillait, alors j’ai été sympa.

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En ayant reçu carte blanche pour faire une nouvelle série sur le Punisher, et en utilisant la série MAX de Marvel, Ennis nous a fait un petit concentré (144 pages) d’ultra-violence. De l’ultra-violence à l’échelle Marvel pensez-vous…non, non, de l’ultra-violence tout court.

Le label MAX de Marvel s’adresse aux plus de 18 ans (à raison à mon avis). Marvel s’est engagé à ne pas faire de promotion voyante pour les BD du label MAX, à ne pas les distribuer dans les filières utilisées par les jeunes, ni à  targeter ceux-ci. Car les BD du label MAX, c’est très violent (tant dans le graphisme que dans l’atmosphère de la BD) et il y a du sexe (dans une très faible mesure…et principalement dans les sous-entendus et paroles, car il n’y a pas trop de dessins sur le sujet).

Ennis s’est fait plaisir et a surtout essayé de marquer les lecteurs sur ce premier tome. Et il a réussi à marquer positivement, car la série MAX du Punisher est la série MAX qui a eu le plus de volumes (et la série n’est pas encore terminée aujourd’hui).

Le scénario est assez bateau et présente (encore et toujours) le personnage du Punisher. Lutte contre la pègre, de nouveaux parrains tentent de prendre le pouvoir après que le Punisher ait assassiné tous les parrains existant, et pour ce faire tentent d’assassiner le Punisher. Au beau milieu de tout ça, la CIA capture le Punisher et tente de l’embaucher pour des opérations de black-op.

Les dessins sont in-fi-ni-ment plus adaptés à l’histoire que le volume que j’ai présenté ci-dessus (dessins de Lewis Larosa); l’ambiance est sombre, les dessins sont matures quoiqu’à mon avis un peu trop stylisés par endroits. Cette BD m’a énormément impressioné; rien de ce que j’ai lu chez Marvel jusqu’à présent ne lui ressemble, de près ou de loin. Des gens se sont souvent plaints de la censure omniprésente chez Marvel (et plus généralement dans tous les comics américains), mais là on a été servis. Une BD sans retenue, qui nous livre exactement ce que l’auteur (Ennis) a voulu faire. Recommandée à tous les fans de comics. Pas pour les âmes sensibles, ni pour ceux qui rêvent d’un monde parfait par contre.

Ghost Rider: The Road to Damnation / Trail of Tears

Comme je l’avais déjà écrit quelque part, j’ai toujours trouvé que Ghost Rider était un personnage très charismatique, mais avait toujours été très mal utilisé, et certes, n’avait pas un background propre à générer des histoires très intéressantes. En fait, il a toujours été en marge du reste de l’univers Marvel, et est plus souvent apparu en guest-star que dans sa propre série (jamais parue en France si je ne m’abuse, sauf dans les très anciens bouquins de comics d’horreur, dont j’avais l’occasion de me régaler chez ma grand-mère, autrefois).

C’est alors que Garth Ennis s’y est intéressé. Alors Garth Ennis, à mon avis, est le meilleur scénariste chez Marvel du moment. Je n’ai lu qu’une seule BD de lui qu’il avait franchement ratée. Mais alors “The Road to Damnation” est un succès éclatant à mon goût. C’est du Marvel, mais c’est bien violent y compris dans le langage. Et alors l’histoire est fun! Ghost Rider s’échappe de l’enfer pour remplir une mission assignée par un ange, mais la mission a des éléments cachés.

L’histoire est intéressante. Les dialogues sont excellents. Les blagues (d’humour noir) sont nombreuses. C’est assez violent. Et alors les dessins sont des œuvres d’art; Clayton Crain est un dessinateur hors-pair, j’aime vraiment beaucoup ce qu’il fait. Le tout Ennis+Crain donne le genre de Comic que j’adore.

Comme pour prouver que j’ai tort, Ennis et Crain ont sorti un autre TPB de Ghost Rider, qui lui est tout à fait raté à mon goût (c’est la fameuse BD de Ennis que je n’ai pas aimée). Point de Johnny Blaze dans cette BD, mais un ancêtre du Ghost Rider; l’histoire se passe pendant la guerre de Sécession américaine.

Les dessins sont de toute beauté (bien que très différents de ceux de The Road to Damnation), mais le reste…En fait, il n’y a guère que les dessins à voir dans cette BD. Les dialogues? Presque aucun. De nombreux dessins prennent une demi-page, sans paroles. Aucun humour. Le scénario est bateau (une histoire de vengeance, sur fond d’esclavagisme et d’amitié entre un blanc et un noir…tout ce que les américains adorent).

Sans paroles, le livre se lit rapidement. Oui, on passe du temps à regarder les dessins, mais on se croit retombé en enfance…regarder les images et ne rien lire, c’est moyen-moyen.