Nouvelles des enfants

Ryu finit son année 24e de promotion (soit 96 élèves). Perso je trouve ça absolument fantastique, vu le handicap qu’il a. Il travaille beaucoup et ça paye. Le travail paye, c’est pas un secret.

Les stats de l’école disent que globalement, les 10 premiers de promo entrent dans les universités prestigieuses (Keio et autres, pas beaucoup dans les 7 (?) universités publiques prestigieuses), les 20 suivants dans de bonnes universités. Le reste, il y a un peu de tout… Rien n’est gravé dans le marbre et autant certains premiers de promo se plantent, autant des élèves au rang 30 et plus rentrent dans de bonnes écoles. Juste c’est rare.

Mais Ryu peine et n’aime pas son école. Il n’y a pas de filles (ce devrait être du repos pourtant) et il ne s’entend pas avec beaucoup d’autres élèves. (oh ben quelle surprise). Il pense changer d’école pour le lycée.

Lycée qu’il voudrait bien faire en France… Le concours est en cours. On attend la date de l’entretien.

Ryu part dans le Shikoku pour le concours national de tennis des collèges, son école s’étant bien débrouillée lors des épreuves qualificatives. Ils sont dans les 100 premiers du pays. Ils vont se faire rétamés au niveau national, mais quand même, belle performance. Son séjour de 2 jours nous est facturé 1000 euros par l’école… oui… sport d’élite dans une école privée…

Notez donc que Ryu a bien accroché au tennis. Etait-ce pour me faire plaisir? Peut-être au début, mais là il accroche vraiment. Et il n’est pas mauvais du tout, j’ai été joué avec lui l’autre jour, il est solide. A vue de nez je dirais un solide 30/2, alors qu’il a commencé il n’y a pas 2 ans. Bon revers, belle technique, bonne vision de l’espace, je suis très impressionné car plus jeune il s’emmêlait beaucoup les pinceaux dans tous ses essais aux sports. Il a dû avoir de bons profs en plus.

Akira a bien planté ses concours, quoiqu’il fut reçu à la même école que Ryu mais refuse d’y aller. Donc, ce sera collège publique du coin, 20 minutes à pied de la maison.

Akira est un faiseur d’ambiance très très populaire. Et il parle beaucoup… la mitraillette de blabla, il s’arrête jamais. Un plaisir de voir ce dynamisme.

J’en avais déjà parlé, il a des capacités physiques époustouflantes mais n’est intéressé par aucun sport et donc n’en pratique aucun. Tant pis… Lui aussi devrait se mettre à quelque chose au collège, la pratique des clubs d’activités au collège étant limite obligatoire. Officiellement pas obligatoires, officieusement totalement obligatoires.

Les deux ne savent pas ce qu’ils veulent devenir plus tard (qui le sait à 12/14 ans?) mais blaguent qu’ils reprendront ma boite. Moui. J’y crois pas. D’ici à ce que je prenne ma retraite, ils n’auront pas les connaissances nécessaires pour faire tourner une boite. Ils seront peut-être même pas encore sortis de l’université.

Bref, conclusion tout va bien, ça pourrait être mieux et c’est ce qu’on vise. Comme tout le monde, on essaie d’améliorer notre quotidien.

Voyage d’affaires

Voyage à Hiroshima il y a 2 semaines.

Premier jour: dernier jour du voyage d’un employé de Malaisie: il faut fêter ça!!

… j’ai regagné péniblement ma chambre d’hôtel à 4 heures du matin… dur… enfin surtout le lendemain, embauche à 9h dur dur… puis panne internet à 9h15 dans un de nos bureaux, 40 employés sans internet… ohlala… Ca a pris 2h pour un retour à la normale. J’ai tout de suite compris d’ou venait la cause mais pour réparer, euh.. je m’en suis remis à NTT, j’ai eu tort j’aurais du le faire moi-même, je suis sur que ça m’aurait pris 15 minutes, mais aussi beaucoup de transpiration et je me sentais pas très bien…

On était vendredi. Vendredi soir rebelote, retour à 2h du matin, et samedi déménagement d’un de nos bureau, super… départ à 9h arrivée à…3h du matin dans ma chambre d’hôtel… Puis rebelote dimanche, déménagement la suite…

Fini a midi, bouffe jusqu’à 14h, puis hotel et dodo jusqu’a 18h. Le soir rebelote, mais nan vraiment trop fatigué, retour à 23h.

Lundi soir sortie again, retour tranquille à 23h.

Ce foutu premier jour m’a laminé pour le restant de la semaine. Leçon à retenir: si possible tu sors pas jusqu’à 4h, et surtout pas le premier jour.

J’ai pris aucune photo. Ça fait touriste mais j’ai eu tort. Elle me feront bien plaisir ces photos dans 10 ans, quand je ne serai vraiment plus en age de faire ces conneries. Les 50 ans arrivent et des fois je me dis c’est limite quand même. Déjà on se rend compte que j’ai habité plus longtemps au Japon que les demoiselles qu’on rencontre… alors qu’elles ne sont jamais sorties du Japon depuis leur naissance. J’ai habité plus longtemps au Japon qu’elles. Quand je suis arrivé au Japon elles étaient pas encore nées.

Sinon je travaille aussi, beaucoup. Je suis à un niveau bien au-dessus de ma tête. On me paye une fortune pour faire un truc que je ne maîtrise pas, ceci dit il y a pas grand monde qui connait mieux que moi les spécificités informatiques de la boite donc je suis remplaçable (nul n’est irremplaçable) mais pas super facilement.

Pareil pour ma boite perso, je suis à la limite de mes capacités techniques, alors que pourtant c’est un travail très technique. Quand une merde sort de nulle part je suis là “bon… recherche google…”. Pour l’instant ça marche, même si des fois il n’y a eu aucun résultat sur internet pour des merdes bien chaudes, j’ai peiné… mais je m’en tire toujours. Pour le moment.

Je suis limite, mais limite “+”. Je suis juste bon pour être bien positionné et potentiellement gagner une fortune. Ça se met en place tout doucement. On espère… passera, passera pas…

Demotivator (15)

L’année dernière j’ai rejoint un groupe de soutien pour procrastinateurs. On s’est pas encore réunis.

Il faut le croire pour le voir.

Je cuisine toujours avec du vin. Des fois j’en mets même dans la bouffe.

La vie est plaisante, la mort est paisible. C’est la transition qui pose problème.

Je bois pour rendre les gens intéressants.

Le secret de rester jeune est de mentir sur son age.

Quand tu vieillis trois choses arrivent. La première est que tu oublies tout. Je me rappelle plus des deux autres.

Le secret d’un long mariage est de n’être pas là.

Un homme dans un couple a le choix entre avoir raison ou être heureux.

La réalité continue de ruiner ma vie.

J’arrive toujours tard au boulot mais je compense en partant tôt.

Taxes

Ou je découvre que je vais devoir payer 2000 euros de charges sociales avec mon nouveau salaire… En gros assurance maladie et retraite. Je paye pour combien de personnes?

Aussi intéressant, je ne paye pas d’assurance chômage… parce que je n’y ai pas droit. Ma boite s’écroule, je touche pas d’indemnités chômage. Comme si j’en avais pas besoin, hein. La double peine: tu perds ton job, et on te file pas de thunes rien qu’à toi parce que t’étais patron (d’une seule personne: toi même).

Moi qui croyais que le Japon était un pays purement capitaliste. En fait le Japon n’a pas d’idéologie. En dehors d’être le chien galeux des américains, ils pensent à rien. Les politiques font juste que recevoir de la thune des lobbys et font passer des lois à la con (interdit de fumer dans la rue, mosaïque dans le porno, etc. des trucs dont on se contre-fout royalement), laissant le soin des grosses lois aux grosses entreprises, qui n’en ont rien à carrer des petites.

C’est pas gai.

Work hard

C’est une phrase qui m’a toujours plu: work hard, play harder.

Voyage d’affaires à Hiroshima la semaine dernière, 5 jours, durs. Le travail en journée, c’était à fond de 9h à 21h, puis on s’amusait à fond de 21h à minuit/2h.

Il y a des trucs dans le travail, c’est chaud. Des trucs que je comprends pas, mine de rien le cloud c’est plus complexe que je ne l’avais imaginé. Et encore, c’est que Azure dont je comprends intuitivement le fonctionnement (merci Microsoft), qu’aurait-ce été avec AWS ou GCP.

Mais mon précédent bras droit, un techos de malade, nous a construit un truc, mais alors…  des tas d’interconnections de partout avec des scripts powershell au milieu, si il y a un truc qui tombe en panne, je serais bien en peine de trouver la cause dans tout ce fatras. J’ai de la chance, il y a plein de trucs qui tombent en panne mais c’est que des petits trucs que j’arrive à réparer vite fait. Ça me fait apprendre plein de trucs à chaque fois.

Alors on a une facture Azure longue comme le bras qui liste tous les éléments utilisés, et moi je fais du mapping genre “tiens ça ça doit servir à ça, et ça à ça” et puis je regarde ce que chaque élément fait, et combien il coûte etc.

Le petit script pour lister les numéros appelant que notre call center n’a pas pu prendre, il coûte 800 euros par mois et utilise une bonne douzaine de composants Azure (et un script de 600 lignes qu’il m’a montré une fois mais que je n’arrive plus à retrouver…). Kubernetes je connais que le concept, Rancher: jamais utilisé… Il pouvait pas utiliser Docker, non, il fallait qu’il prenne Rancher. Ah oui Rancher est gratuit, oui… Et que viennent faire Kubernetes et Rancher dans cette histoire? Ahah

Microsoft est complètement con de ne pas fournir cette info dans le GUI de Teams (les numéros des appels manqués), il faut aller la chercher dans un endroit bien obscur, mais 800 euros par mois quand même… Une petite recherche me donne une petite boite suisse qui fournit un plugin pour Teams qui fait exactement ça, et il coûte 100 euros l’année. Economies en vue, mais surtout surtout, plus d’usine à gaz qui a la forme d’une épée de Damoclès. Je prépare la migration.

Bon sinon j’ai une tonne de trucs à raconter mais rien de bien important ni intéressant. Ah si je refais du support PC (au prix que je coûte, lol) ça faisait 15 ans et ça me plait beaucoup. Environ 1-2 appels par jour, ça ne me prend pas beaucoup de temps.

Le soir, excellents restaus, excellents bars. Qu’est-ce que j’ai bouffé, qu’est-ce que j’ai bu. J’ai mis la limite à 2h du matin parce que mes boss viennent à midi, moi je commence à 9h… Une nuit on sort d’un énième bar à 2h du matin, le boss dit “on va bouffer des ramen taiwanaises et on va au sauna!”. Je me suis excusé, si j’y vais, demain j’y arriverai pas…

※ Bonne bière, hein
※ C’est une jupe

Mon prochain voyage d’affaires est… la semaine prochaine. J’ai des gens à aller voir mais je n’ai pas pu lors de mes 2 précédents voyages car on est sortis tous les jours. Vais-je avoir un soir de repos cette fois?

Hiroshima mon amour

Voyage d’affaires à Hiroshima cette semaine, 4 jours.

Premier jour, mon contact/collègue/plus que collègue: Tu viens manger à la maison??

Moi: bah ouais!

2e jour, mon contact/collègue/plus que collègue: On va manger/boire et au sauna??

Moi: bah ouais!

3e jour, mon collègue direct: On va manger et boire??

Moi: bah ouais!

4e jour, mon contact/collègue/plus que collègue: On va manger et boire??

Moi: bah ouais!

Putain le lendemain au travail… mon collègue me dit “ça va? t’as pas l’air bien!”. J’étais pas pas bien, j’étais endormi. J’ai émergé vers 14h. RDV à 14h30 avec les numéros 1, 2 et 3 de la boite pour parler de trucs et d’autres.

J’ai passé 4 jours absolument fantastiques dans une ville que j’aime décidément beaucoup: Hiroshima. Le boulot va être dur mais est bien payé et m’intéresse.

Le truc comique, c’est quand le CEO m’a dit: on aurait dû tous les virer. Oui, je m’étais dit la même chose

Il n’y a plus qu’à faire tourner le truc à distance. C’est pas gagné mais c’est surtout pas perdu.

Le record

Jour J: j’annonce à mon chef que je démissionne.

Jour J+1: je dis à mon chef que nan, je vais pas tenir plus longtemps, je me casse.

Jour J+2: Je me casse… dernier jour de taf.

Alors. Démissionner d’une boite comme celle-ci, c’est pas le truc évident, hein, les gens cherchent à y rester le plus longtemps possible normalement. Moi je me barre en un mois.

Partir pendant la période d’essai: perso j’ai jamais vu quelqu’un le faire. Ça doit arriver bien sûr, mais j’ai pas l’impression que ce soit quelque chose de super courant.

2 jours entre l’annonce de son départ et le départ… Je sais pas vous mais moi ça me semble surréaliste.

Ils doivent me détester grave. Je me demande d’ailleurs si ils vont pas me faire des crasses. Je sais pas comment, mais à mon avis, vraiment, ils l’ont pris très très mal. Et bizarrement cela ne me fait nullement plaisir. Ça devrait parce qu’ils m’ont fait chier mais alors… je me dirigeais vers un crack mental.

En un mois j’ai fait une centaine de réunions (sans déconner). J’ai reçu un millier de mails et de messages. Une bonne centaine de liens (intranet) qui débouchaient sur des centaines de fichiers arrangés/classés de la façon la plus démente possible. Pas facile de tout regarder quand tu es en réunion de 9h à 18h.

Et mon training décoiffait. Genre le budget. A faire tous les trimestres, ça prend un mois à faire à chaque fois. Il y a un powerpoint qui “résume” le processus. 30 pages. Une phrase par page genre “il faut aller dans tel système et faire tel truc”. Mon superviseur m’a expliqué tout le process. En 30 secondes. (sans déconner) Il a culot de me dire après “t’as compris?”.

Moi – euh..non, il va me falloir un peu plus de détails.

C’est l’air énervé qu’il passe 3 minutes supplémentaires à m’expliquer. (sans déconner) Et de me répéter “t’as compris?”.

Répète ça sur tous les process… à la fin tu dis plus que t’as pas compris. Tu dis que tu vas essayer de bosser le machin dans les fichiers introuvables de l’intranet qui est plus grand que l’internet de la Belgique.

Tu te retrouves à la fin du mois en ayant fait 5 heures d’heures supp tous les jours et n’ayant toujours compris que 10% des choses. Ton estime de toi-même est dans les chaussettes, t’as un superviseur que t’aimes pas, un chef qui joue le rôle de dieu, on te nomme responsable du projet titanesque “fais nous un boulot parfait hein… t’es le plus ancien donc tu est censé savoir plus que tout le monde… si tu fais une erreur les conséquences seront grâââves.”

Ouais. bon. Bah. Je me casse. Et ils me détestent évidemment, c’est moi qui ai tous les torts (de leur point de vue). Je n’essaie jamais de changer les points de vue des antagonistes. (sauf famille/amis)

Je devrais leur en vouloir. Je finirai peut-être par leur en vouloir. Mais pour le moment je reste sur l’impression amère de n’avoir pas pu faire le boulot.

 

La bande

On était 4 et on régnait… sur à peu près rien du tout. Il n’y a pas grand chose dans une école primaire de campagne.

Il y avait des cas sociaux dans l’école, des gars avec qui t’avais pas envie d’avoir un problème en dehors des murs de cette même école, mais il y en avait peu et ils ne nous ont jamais cherché des noises. P’têt parce qu’on était 4?

(petite note au passage: je n’ai jamais eu de problèmes dans l’école mais j’en ai eu en dehors – rien de grave)

Les trois autres:

Stéphane V., mon meilleur pote. On se tirait la bourre sur les résultats scolaires, j’étais devant mais pas totalement, et ils m’a pris la première place quelques fois. C’était facile à voir en CM2, avec ce sale bouffon de sa mère de “Monsieur Joubaud” qui plaçait les élèves en fonction de leurs classement le mois précédent. C’est marrant, quelques écoles prépa au Japon font la même chose, il y en a qui critiquent… j’en fais parti. Il y a donc eu une ou deux fois ou Stef fut assis le plus près du bureau de “Monsieur Joubaud”. Oh c’était pas un mauvais prof, c’était juste un sale connard.

On est passé en 6e ensemble, puis plus vu… je crois que y’a eu des petits problèmes de famille qui ont envoyé mon pote dans les limbes.

Fut-ce mon altruisme légendaire ou une peur irrationnelle de la misère (financière et autres…), je ne m’enquis jamais de sa situation et continua ma route dans les études, droit devant sans regarder derrière. Je tombai sur sa mère un jour, au guichet du café du village, où j’achetais des boites d’allumettes à 20 centimes pour allumer les pétards achetés à la boulangerie de “la rue” (celle de “la place” n’en vendant pas), lui décochait un sourire énorme et elle me répondant avec un mépris bien plus énorme. Et ben, j’ai pas compris. Mais je lui ai bien rendu son mépris par la suite, c’est bête (j’étais un gamin), j’aurai dû l’ignorer. En tous cas elle n’avait pas l’air heureuse du tout, hein… je n’ai plus jamais vu un sourire sur sa face.

Je suis tombé sur Stef il y a une quinzaine d’années par le plus grand des hasards, à la banque pour négocier un prêt de… 3000 euros… pour une voiture d’occaze…

Laurent P. En y repensant on avait tous des prénoms bien de notre époque. Combien de Stéphane, de Laurent et de Yann ai-je connus…

Alors Laurent, il me sidérait. Il avait une capacité à dire des trucs hors du monde tellement c’était stupide. Pendant un temps j’ai cru qu’il était attardé mental mais en dehors de ses commentaires cons sporadiques il était tout à fait normal. On peut pas être attardé mental de temps en temps… avec le recul, en fait il était juste pas une lumière. Je sais pas comment le dire sans paraître condescendant, mais je suis désolé, il était bête, quoi. Je n’ai évidemment aucune idée de ce qu’il est devenu après l’école primaire, mais à mon avis il est pas allé loin dans le collège, si jamais il a essayé…

Yann A. Alors lui… c’était le plus fin des trois autres, il avait des bons résultats en classe, pas stellaires mais à l’évidence il n’était pas con, et il était discret, pas à chercher des noises, pas à écraser qui que ce soit, sympa, un gars bien quoi! Et je sais pas ce qui s’est passé dans sa famille mais il y a eu des grosses tuiles apparemment, on dirait que son père a eu une descente aux enfers tant physique (un coup de tronçonneuse dans le ventre selon la rumeur) que psychologique (plus capable de travailler – il était pompier), qui ont -devinez quoi- envoyé mon pote Yann dans les limbes, et quand il en est ressorti il était passé du côté obscur. Il était devenu un loubard, je le croisais de temps en temps et essayait de reconnecter mais à la fin il m’avait fait comprendre qu’il ne voulait plus rien à voir avec moi et que si je continuais de le saluer il deviendrait violent. Bon. J’ai arrêté de le saluer et on s’est ignorés les quelques autres fois où on s’est croisés. Il habitait pas loin de mon collège donc je le voyais quelques fois chaque année. J’ignore totalement ce qu’il est devenu, mais à mon avis: rien de bien. C’est pas facile de gagner une course quand tu rates ton départ. Ma théorie sur son avertissement est qu’il ne voulait pas m’attaquer. Il aurait pu m’agresser pour me faire comprendre qu’il ne voulait plus que je salue mais non, il m’a parlé. A mon avis il restait quelque chose de notre amitié passée. Je voudrais y croire.

Les problèmes de famille peuvent influer sur le futur de l’enfant. C’est connu, mais c’est difficilement évitable. Quand une tuile t’arrive, bah… tu fais de ton mieux comme tout le monde, mais le mieux n’est souvent pas terrible. Il y a des assos pour ça, bravo, mais c’est pas la panacée pour une multitude de raisons. Deux potes sur les 3 de ma bande ont eu des merdes et ont eu un avenir (a priori) pourri. Ça arrive, c’est du concret ces merdes.

Pauvres enfants d’hier et d’aujourd’hui.

Et de 5

Je vous ai pas dit? J’ai trouvé un nouveau boulot. Enfin, façon de parler… On pourrait le dire d’une autre façon. Ce qui est important est que je quitte donc ma nouvelle boite en un temps minimalistique pour un truc bien plus concret, bien plus amusant à mes yeux, et bien mieux payé (oui, bien entendu c’est totalement accessoire, nous sommes d’accord). Bien plus instable aussi, ouhlala… Je bas tous les records. Ah et puis ma p’tite boite à moi sur laquelle je bosse les nuits et les week-ends a eu des bénéfices supérieurs à mon salaire au mois de décembre. (20.000 euros de CA). Tout se met bien, c’est irréel. Si seulement ça pouvait durer.

Et quand je dis que “je vais pas rester longtemps”, je putain de plaisante pas, lol.

Franck

En fait je ne me rappelle plus de l’écriture de son prénom… comment écrit-on Frank/Franck en France?

Franck Largement. Un nom de famille incongru, qui a fait rire tout un tas de gens, d’autant plus que Franck était bien large d’épaules. Il y avait un peu de graisse mais surtout beaucoup de muscles, sans qu’il ait eu besoin de faire beaucoup d’efforts pour cela; il était naturellement bien bâti. Et c’est peu de le dire, il était vraiment imposant comme pas possible. Alors on se moquait pas trop de face parce qu’il cognait, lol.

Cheveux frisés naturellement, teint de peau brun… on aurait dit un bronzage un peu fort, sauf que il l’avait tout le temps, donc bon, c’était sa couleur de peau naturelle.

Et il était sympa. Pas à la ramener sur quoi que ce soit (dont sa carrure), il était plutôt discret et facile à parler avec. Un gars cool qu’on apprécie d’avoir pas loin. Mais trop discret peut-être pour y rester attaché; passée la 6e on ne fut plus dans la même classe, on se perdit de vue et nous sommes comme noyés dans l’océan de la vie sans avoir aucune idée de où est l’autre.