Le retour du cable

Le cable, c’est moi, hein. Je sais pas, des fois que vous pensiez que je parlais de la télévision. Mais la tv on la regarde pas, pas le temps et pas l’envie non plus d’ailleurs. Sauf quand il y a un tremblement de terre, ou un tsunami, ou un volcan en éruption, ou des glissements de terrain avec plein de morts. Mais même dans ces cas-là, ça va bien deux minutes (trop de pub! Pas assez de choix!), et puis je file sur Youtube pour avoir un peu plus de choix (mais à peine moins de pub).

pubDonc j’espère revenir régulièrement sur ce blog. Un peu comme Maître Eolas, mais sans son talent d’écriture (euphémisme sarcastique). Ça vous manquait hein, mes sarcasmes et critiques de tout ce qui bouge autour de moi. En fait j’étais allé le faire un peu ailleurs… J’ai un problème avec les blogs de débutants du Japon (récents expatriés), surtout quand ils écrivent mieux que moi, qu’ils ont des tas de commentateurs qui écrivent “oh trop bien” “oh trop marrant” “qu’est-ce que t’es fooorte quand même”, des groupies à la con quoi! et surtout quand ils racontent des trucs faux (Naaaan je ne vais pas donner d’exemple, vous me connaissez, je suis quelqu’un de vachement positif).

Il n’y a pas de problème à se planter, ça m’arrive encore bien plus souvent que je ne le voudrais (en fait dès que j’essaie d’écrire sur un fait de société, un truc sérieux, je suis sûr d’écrire une connerie à un moment). Mais l’humilité n’est pas toujours une qualité des nouveaux arrivants. Et ceux qui sont sûrs de leur coup sont souvent ceux qui se vexent le plus en cas de contradiction relevée par un opportun anonyme. En fait, j’ai l’impression que ceux qui n’écrivent pas de connerie sur les sujet sérieux, sont ceux qui ont 10/20/30 ans de Japon ET qui se sont intéressés à ces sujets très tôt ET qui écrivent bien (enfin, un minimum!). J’ai plus de 10 ans de Japon… et c’est tout ce que j’ai. Alors quand je lis des jeunettes (parce que c’est souvent des gonzes, en fait, certaines nous pètent les couilles dès leur plus jeune âge) qui se prennent au sérieux sur des trucs sérieux et croient avoir tout compris, j’ai du mal à fermer ma gueule. Et vous savez comme je suis très fin et diplomate à l’écrit. Hein, vous le savez? Enfin j’ai trollé à gauche à droite quoi. C’était nul. Mieux vaut raconter ma vie sur ce blog.

Pour info, rares sont les blogs que j’ai trouvés traitant de trucs sérieux sur le Japon qui ne racontent pas des conneries au kilomètre. J’ai moi-même essayé deux, trois fois par le passé, mais vraiment j’ai pas le niveau (on me l’avait bien dit dans les commentaires d’ailleurs… et encore je n’ai laissé que les non-injurieux.). Alors je vais plutôt vraiment n’écrire que sur ma vie, au moins je ne raconterai que des trucs factuels et des opinions.

Et l’article du jour est sur une autre femme: la mienne. Elle lit beaucoup. C’est une grande lectrice, au moins un livre par semaine, en plus des magazines et journaux (elle lit encore le journal papier, si si si, il y a encore des gens qui le font). Elle ne lit rien sur Internet. Elle ne lit aucun roman (vraiment jamais de jamais). Elle ne lit en gros que sur trois sujets: le management, le marketing, l’éducation.

Le management, je sais pas pourquoi parce que c’est pas son boulot.
Le marketing parce que c’est son boulot (quoique j’aie du mal à comprendre qu’on puisse en écrire autant sur le sujet, et surtout qu’on puisse vouloir en lire autant).
L’éducation, c’est dans le sens “Education nationale” = éducation académique, quoi! Et non pas psychologie enfantine ou dévelopement cognitif des enfants, non, non.

Les deux derniers bouquins les deux dernières semaines.
1/ Concours d’entrée au collège: les efforts de la mère contribuent à 90% du succès.

(母親力 c’est plutot la “force” ou la “puissance” de la mere, mais les “efforts” ca sonnait mieux)

book2Et ce putain de bouquin de merde a LES sous-titres qui m’arrachent la gueule grave. Genre “les petites astuces que seules les mamans peuvent faire qui rendent le travail amusant”. Mais pu-tain!! J’ai envie de monter dans le train, d’aller à la gare de ce connard d’auteur, de sonner a sa porte, et de le frapper à la gueule avec un parpaing.

2/ Plus FÔort que Todai

(Todai: la soi-disante meilleur université du Japon. Entre-nous, c’est évidemment très discutable… comme si il pouvait y avoir un tel absolu…) (Notez que le titre japonais ne contient pas mon trait d’humour super fin avec le “Ô”)

book1(le titre complet est plutôt: “(petite liste d’universités), en un sens, sont meilleures que Todai”. Admirez le “en un sens”. C’est formidable tout de même de prendre les gens pour des cons comme ça)

En gros, Yukiko prépare le concours d’entrée au collège pour Ryu, et a commencé à penser aux universités qu’il pourrait intégrer plus tard.

On peine sévère avec les devoirs de Ryu. Il en a pour environ 3h par jour. En gros, il part à l’école à 7h30 du matin, il revient vers 15h, il s’amuse comme il veut jusqu’à 17h, puis au bain jusqu’à 17h30, puis devoirs jusqu’à 19h30, puis repas jusqu’à 20h30, puis devoirs jusqu’à 21h30, puis dodo.

Le samedi, devoirs de 9h à 12h, repas puis foot de 13h30 à 17h, retour maison le bain, puis devoirs de 18h à 20h, repas, et devoirs encore une petite heure si il en a encore la force (mais c’est rare).

Le dimanche, devoirs de 9h à 12h, après-midi jeux, visites, etc., devoirs de 18h à 20h.

En gros. J’essaierai de faire un article plus détaillé sur le contenu des devoirs. Juste pour donner une petite idée, en 6 mois d’école primaire il connait les hiragana (46 caractères), les katakana (46 caractères) et environ 60 kanji.

Donc, on peine parce que tout ce temps à faire les devoirs, on est avec lui. Il faut les trouver les 3 heures par jour! Lui aussi il peine parce que c’est un peu du bourrage de crâne. Remarquez, c’est un peu inévitable quand il faut apprendre parfaitement les 2000 kanji en une dizaine d’années, leur écriture et toutes leurs prononciations… Divisez 2000 par le nombre de jours ouvrés sur 10 ans, on arrive à quoi? 1 par jour environ? Et donc, son temps de jeu est en fait très restreint. Lui qui adore s’amuser… Je suis un peu venère quand je vois ce système, auquel je participe, qui l’empêche de s’amuser (même si je me dis contre, mes actions concrètes ne le traduisent pas du tout. Facile de dire qu’on est contre, après il faut faire quelque chose pour que les actes soient en adéquation avec ses paroles. Mais je suis un peu coincé, j’y arrive pas trop).

Et Yukiko, elle, elle prépare déjà le concours d’entrée au collège. Et commence même à penser aux universités. Là je me dis que elle et moi, on n’a pas du tout les mêmes priorités sur la question de l’éducation. Et par moments, l’avenir m’inquiète.

2 thoughts on “Le retour du cable”

  1. Pour ce qui est de la préparation des enfants pour l’école je me rend bien compte aussi avec ma femme que des tensions vont forcément naître de cette situation…

    Ici ça ressemble vraiment à une compétition permanente. Rien que pour l’école élémentaire, mon fils qui n’a que 2 ans subit déjà la pression de sa mère pour être inscrit dans le programme de préparation a l’école.

    2 matinées par semaine les mères peuvent se délester de leur “charge” en laissant l’enfant en garderie en quelque sorte.

    Sauf que… Il n’y a que 30 places de disponible dans l’école à côté. L’enfant doit déjà être capable de manger presque tout seul. De préférence être propre ou au moins capable de demander à aller au toilette, même si des “accidents” sont toléré, et surtout en gros de ce que je comprends, ne pas être un poids.
    Du genre jouer tout seul, ne pas crier, ne pas taper etc…

    Donc pour s’assurer que les enfants ne seront pas une charge insupportable, les professeurs font passé un test d’entrée aux enfants pour les choisir les 30 moins chiant dirons nous. Un concours d’entré en quelque sorte…

    Et comme ma femme se verrait bien profité de ces 2 matinées de vacances, notre fils subit un véritable entrainement pour cet évènement… Moi ça me gonfle, je ne vois pas pourquoi mettre autant de pression sur des enfants si jeunes.

    Je me dis aussi que vue les charges, contraintes, sous dimensionnement des structures d’accueils, le Japon ne risque pas de convaincre plus de mère d’enfanter et ne risque pas de résorber le problème de natalité de cette manière…

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